Conseils santé seniors : gérer l’évolution du cancer de la prostate après 70 ans

Le cancer de la prostate, fréquent chez les seniors, nécessite une vigilance accrue après 70 ans. Cette maladie évolue à travers quatre stades, du moins au plus grave, affectant la qualité de vie et les espérances de vie des patients. Les traitements varient de la surveillance active à la prostatectomie radicale, en fonction du stade et des risques personnels. Les options thérapeutiques, incluant la radiothérapie, sont adaptées aux besoins individuels, soulignant l’importance d’une bonne couverture de mutuelle santé pour gérer efficacement les coûts et le suivi médical. Un diagnostic et traitement précoces sont essentiels pour une meilleure issue.

Le cancer de la prostate est un type de tumeur maligne qui prend naissance dans la prostate, une glande située sous la vessie chez les hommes. Elle est responsable de la production d’une partie du liquide séminal, essentiel au transport et à la nutrition des spermatozoïdes. Ce cancer se caractérise par la multiplication incontrôlée de cellules anormales formant ainsi une masse cancéreuse.

  • Facteurs de risque :
    • L’âge est un facteur prédominant, avec un risque accru après 50 ans et encore plus après 70 ans.
    • Les antécédents familiaux de cancer de la prostate.
    • Une alimentation riche en graisses animales ou produits laitiers.
    • Une exposition excessive à des pesticides, notamment le chlordécone.

Symptômes à surveiller : Au début, le cancer de la prostate peut ne pas manifester de symptômes. Cependant, à mesure que la maladie évolue, des signes spécifiques peuvent apparaître, notamment :

  • Un besoin fréquent d’uriner, surtout la nuit.
  • Des difficultés à initier ou à stopper la miction.
  • Un débit urinaire faible ou interrompu.
  • Une douleur ou une sensation de brûlure lors de la miction.
  • La présence de sang dans l’urine ou le sperme.
  • Des douleurs persistantes dans le dos, les hanches ou le bas du corps.

Ces symptômes peuvent également être le signe d’autres problèmes prostatiques, comme l’hypertrophie bénigne de la prostate (HBP).

À partir de 70 ans, il est crucial pour les hommes de surveiller attentivement la santé de leur prostate. Plusieurs méthodes de dépistage sont recommandées pour identifier l’origine des symptômes et agir par prévention :

  • Examen rectal numérique (ERN) : Ce test, bien que potentiellement inconfortable, est effectué avec un doigt ganté et lubrifié inséré dans le rectum pour sentir la prostate et détecter toute anomalie.
  • Dosage sanguin du PSA : Le PSA, une protéine produite par les cellules prostatiques, est mesuré dans le sang. Un niveau supérieur à 4 ng/ml peut indiquer un problème prostatique, incluant un risque de cancer.
  • Biopsie de la prostate : En cas d’anomalies détectées lors de l’ERN ou du dosage du PSA, une biopsie est réalisée pour prélever des échantillons de tissu prostatique, examinés ensuite au microscope pour la présence de cellules cancéreuses.

Grâce à ces méthodes de dépistage simples mais essentielles, recommandées pour les hommes après 70 ans, la mortalité liée au cancer de la prostate continue de diminuer, avec une baisse annuelle d’environ 3,7 %.

Les urologues utilisent la classification de D’Amico pour évaluer le risque tumoral du cancer de la prostate. Cette classification intègre le score de Gleason, qui mesure le degré d’agressivité des cellules cancéreuses, le stade clinique, et le taux de PSA.

Évolution intracapsulaire : stades T1 et T2

Le cancer intracapsulaire se limite à la prostate :

  • Stade T1 : à faible risque tumoral, caractérisé par un taux de PSA inférieur à 10. Les cellules cancéreuses sont majoritairement localisées dans la zone périphérique de la prostate, proche du rectum et palpables lors d’un examen rectal.
  • Stade T2 : à risque tumoral modéré, avec un taux de PSA entre 10 et 20. Les cellules cancéreuses peuvent également se situer dans la zone transitionnelle, près de l’urètre, ou à la base de la prostate, où passent les canaux éjaculateurs.

Évolution extracapsulaire : stades T3 et T4

Lorsque le cancer dépasse les limites de la prostate :

  • Stade T3 : les cellules cancéreuses migrent vers les vaisseaux sanguins ou lymphatiques. L’espérance de vie est très bonne avec un taux de survie à 5 ans de plus de 95 %.
  • Stade T4 : les cellules cancéreuses atteignent les ganglions lymphatiques et peuvent métastaser vers des organes distants comme les os, le foie, ou les poumons. Le taux de survie à 5 ans est d’environ 50 %.

Les méthodes de traitement du cancer de la prostate varient en fonction du stade de la maladie et de l’âge du patient. Les options s’étendent de la surveillance active pour les cas à faible risque à des interventions plus radicales pour les stades avancés.

  • Prostatectomie radicale : Cette intervention chirurgicale, qui consiste à retirer entièrement la prostate, est souvent recommandée pour les patients de moins de 70 ans, car elle peut significativement prolonger la survie jusqu’à 10 ans. Cependant, elle comporte des risques de complications telles que l’impuissance et l’incontinence.
  • Radiothérapie : Privilégiée pour les patients de plus de 70 ans ou ceux pour qui la chirurgie présente trop de risques, la radiothérapie est une alternative moins invasive. Bien que généralement moins efficace que la chirurgie, elle reste une option viable, surtout si le cancer n’a pas dépassé les limites de la prostate.

Après le traitement, le niveau de PSA (antigène spécifique de la prostate) est surveillé de près pour détecter toute récidive du cancer. Un PSA proche de zéro pendant les 10 années suivant le traitement est un indicateur positif de rémission.

Diagnostiqué en moyenne à l’âge de 74 ans, le cancer de la prostate requiert une évaluation soignée des options thérapeutiques. Si le cancer est strictement confiné à la prostate, les chances de guérison complète atteignent 100 %. Toutefois, plus le cancer est étendu, plus les perspectives de traitement se complexifient, nécessitant une évaluation méticuleuse par l’urologue des bénéfices et des risques associés à chaque traitement.