Couverture et prévention santé à l’exposition à l’amiante en milieu professionnel

L’amiante, utilisé pour ses propriétés isolantes et sa résistance au feu, s’est avéré nocif, entraînant des maladies graves comme le cancer et le mésothéliome. Bien que son utilisation soit interdite dans de nombreux pays depuis les années 1980, les bâtiments construits avant cette période peuvent encore contenir de l’amiante. Les travailleurs exposés sont surtout ceux de la construction et de l’industrie. La prise en charge par la Sécurité Sociale et l’Assurance maladie couvre les traitements, mais une mutuelle santé reste essentielle pour compléter ces soins et minimiser les coûts pour les patients.

Ce matériau isolant et non-conducteur a été très apprécié par les secteurs industriels en raison de ses nombreuses propriétés, notamment son coût bon marché, sa résistance au feu, à la chaleur, à l’usure et aux décompositions chimiques. Il a été employé dans la fabrication de canalisations, de plaquettes de frein, de câbles, de joints divers, ainsi que dans les matériaux d’emballage pour les vêtements résistants à la chaleur, etc. Cependant, son caractère dangereux pour la santé avait déjà été évoqué dès le début du 20ème siècle, et depuis 1983, il a été interdit dans une quarantaine de pays, y compris l’UE, l’Argentine, l’Arabie saoudite, etc. Le gouvernement français et américain ont suivi cette interdiction plus tard. Quant au Canada, l’interdiction n’est effective que depuis 2019.

Malgré ses propriétés intéressantes, une exposition à long terme à l’amiante entraîne une insuffisance respiratoire en raison des changements qu’il provoque dans les tissus tapissant les poumons. Des études ont révélé que certaines formes d’amiante sont responsables de l’apparition de cancers du poumon et du mésothéliome. Le risque est particulièrement élevé lorsque le matériau n’est pas correctement scellé dans les murs ou les plafonds, car cela peut entraîner une libération de fibres dangereuses dans l’air. Il est important de noter que la majorité des bâtiments construits avant 1997 contiennent encore de l’amiante dans leurs équipements tels que les cloisons et les dalles. Afin de garantir la sécurité des habitants, la dépollution et le retrait de ces matériaux sont indispensables dans ces logements.

Les maladies liées à l’amiante peuvent varier en gravité. Certaines sont bénignes, telles que les maladies pleurales ou la fibrose pulmonaire, résultant d’une exposition plus ou moins prolongée aux fibres de ce matériau.

Manifestation après exposition

Ces affections se manifestent généralement entre 10 et 20 ans après l’exposition et se traduisent par une gêne respiratoire, voire une insuffisance respiratoire due à l’épaississement de la plèvre.

Risque accru en cas de tabagisme

Cependant, si le patient est également fumeur, le risque de développer un cancer est accru.

Prédominance des plaques pleurales

Environ 70 % des pathologies liées à l’amiante sont des plaques pleurales.

Risque élevé pour les employés de l’industrie

Les employés de l’industrie impliqués dans la fabrication de matériaux de construction à base d’amiante courent un risque élevé de développer un cancer des bronches ou des poumons en cas d’exposition à des niveaux élevés de fibres d’amiante.

Guérison possible avec dépistage précoce

La guérison est possible si le dépistage est précoce.

Mésothéliome – un cancer lié à l’amiante

En revanche, le mésothéliome, un type de cancer lié à l’amiante, peut se déclarer de 20 à 40 ans après une exposition à de faibles doses de fibres d’amiante. Les symptômes comprennent des douleurs thoraciques, de la toux et une gêne respiratoire. Le diagnostic de ce cancer est complexe, rendant les chances de guérison minimes.

Autres cancers possibles

Enfin, l’exposition à ces fibres peut également provoquer des cancers du larynx, de l’estomac ou du système urogénital.

La fibrose pulmonaire est répertoriée dans le tableau 30 A des maladies professionnelles prises en charge par la Sécurité Sociale, qui rembourse le traitement pendant 35 ans si la victime a été exposée pendant au moins 2 ans. La durée de prise en charge est identique pour la pleurésie exsudative, l’épaississement de la plèvre viscérale et le cancer broncho-pulmonaire si la personne a été exposée pendant au moins 5 ans aux fibres d’amiante.

En cas de présence de plaques calcifiées confirmées par un examen ou dans le cas d’un mésothéliome malin, l’Assurance maladie prend en charge le traitement pendant 40 ans, sous réserve d’une durée d’exposition d’au moins 5 ans. Les travailleurs susceptibles de contracter ces maladies incluent :

  • Les ouvriers qui extraient ou manipulent les minerais et les roches contenant de l’amiante.
  • Ceux qui utilisent l’amiante brut dans la fabrication de matériaux tels que le ciment, le plastique, le textile, les feutres, les joints, les feuilles, l’emballage ou d’autres produits isolants.
  • Les ouvriers assurant le cardage et le filage de l’amiante.
  • Les employés qui posent ou qui démolissent des équipements et appareils contenant ce matériau. Le risque provient de l’inhalation de poussières.
  • Les employés qui portent habituellement des tissus protecteurs contenant de l’amiante.

Concernant la prise en charge par l’Assurance maladie pour les travailleurs du régime agricole, elle rembourse le traitement de la fibrose pulmonaire et des lésions pleurales bénignes pendant 20 ans. Si la maladie évolue en cancer malin des bronches ou des poumons, la durée de prise en charge est de 35 ans, à condition que la victime ait été exposée à ce matériau pendant au moins 10 ans. Pour le cas du mésothéliome malin ou d’autres tumeurs pleurales, le régime assure un remboursement des soins pendant 40 ans. Les travailleurs concernés par cette prise en charge sont :

  • Ceux qui effectuent l’équipement et la maintenance de locaux contenant ce matériau toxique.
  • Ceux qui posent, détruisent ou éliminent des produits à base d’amiante.

Importance de la mutuelle santé

Bien que cette prise en charge par la Sécurité Sociale et l’Assurance maladie allège partiellement les dépenses de traitement de ces maladies, dans le cas de pathologies graves telles que le cancer ou le mésothéliome, les frais peuvent être élevés. Une protection complémentaire, comme la souscription à une mutuelle d’entreprise, est essentielle pour maintenir un niveau de couverture adéquat. De nombreuses assurances santé offrent la possibilité de personnaliser les garanties en fonction des besoins spécifiques de chaque individu.

Pour diagnostiquer la présence d’amiante dans les poumons, les bronches ou d’autres parties du corps, le médecin utilise généralement des examens tels que la radiographie ou le scanner. Il peut également avoir recours à la bronchoscopie, à la tomodensitométrie, à l’électrocardiogramme, etc.

Traitement du cancer des bronches ou du mésothéliome

Le traitement du cancer des bronches ou du mésothéliome dépend de la gravité de la maladie et de l’état du patient. Il peut inclure :

  • Chirurgie : Dans certains cas, une intervention chirurgicale peut être réalisée pour retirer la tumeur cancéreuse.
  • Radiothérapie : Cette méthode utilise des rayonnements pour détruire les cellules cancéreuses et réduire la taille de la tumeur.
  • Chimiothérapie : Elle consiste à administrer des médicaments anticancéreux par voie intraveineuse ou orale pour détruire les cellules cancéreuses.
  • Immunothérapie : Cette approche stimule le système immunitaire du patient pour qu’il lutte contre les cellules cancéreuses.

Traitement de l’insuffisance cardiaque ou de la difficulté respiratoire

Pour traiter l’insuffisance cardiaque ou la difficulté respiratoire liées à l’exposition à l’amiante, le professionnel de santé peut recommander :

  • Oxygénothérapie : L’administration d’oxygène supplémentaire peut aider à soulager la gêne respiratoire.
  • Pose d’un extenseur : En cas de blocage ou de rétrécissement des voies respiratoires, un extenseur peut être utilisé pour faciliter la respiration.

L’amiante a tendance à se loger dans la partie inférieure des poumons, provoquant des fibroses pulmonaires et des changements au niveau de la muqueuse de la cavité thoracique. Ces maladies, appelées respectivement amiantose et plèvre, peuvent entraîner une diminution de la fonction respiratoire, voire être mortelles en cas de traitement tardif. Une exposition prolongée à l’inhalation de fibres d’amiante accroît le risque de cancer du poumon et de mésothéliome. Une autre conséquence indirecte de cette exposition est la cardiomégalie, causée par la résistance du flux sanguin dans les poumons.

La liste des professions exposées aux risques liés à l’amiante est vaste, mais certains organismes américains, tels que l’Agency for Toxic Substances and Disease Registry et l’Occupational Safety and Health Administration, identifient les secteurs d’activité où les travailleurs sont particulièrement exposés à cet élément. Voici une liste de professions exposées aux risques liés à l’amiante :

  • Ouvriers impliqués dans l’extraction de l’amiante et le broyage des minerais d’amiante dans les gisements minéraux.
  • Employés travaillant dans les usines de fabrication utilisant des matières premières contenant de l’amiante.
  • Travailleurs de l’industrie de la construction manipulant des matériaux contenant de l’amiante.
  • Mécaniciens travaillant avec des équipements contenant de l’amiante.
  • Marins exposés à des matériaux contenant de l’amiante sur les navires.
  • Travailleurs de l’isolation et du chauffage, susceptibles d’être en contact avec des matériaux amiantés.
  • Tôliers manipulant des produits à base d’amiante dans l’industrie automobile et aéronautique.
  • Employés de l’industrie du ciment, exposés à des matériaux contenant de l’amiante dans le processus de fabrication.
  • Agents d’entretien des bâtiments, susceptibles de rencontrer des matériaux contenant de l’amiante dans les structures plus anciennes.
  • Travailleurs responsables de l’élimination des déchets d’amiante, tels que les travailleurs du désamiantage.

Il est essentiel de noter que même une exposition prolongée à de faibles doses d’amiante peut avoir des conséquences néfastes sur la santé. Ainsi, toute profession en contact avec des matériaux susceptibles de contenir de l’amiante est à risque, même en l’absence de fortes concentrations. La prévention, la sensibilisation et la mise en place d’une mutuelle entreprise sont cruciales pour protéger la santé des travailleurs exposés à cette substance dangereuse.