Renoncer à sa mutuelle entreprise : quelles sont les conditions ?

Découvrez les conditions et modalités permettant de renoncer à une mutuelle d’entreprise. Ce guide complet explore les situations dans lesquelles la renonciation est envisageable, les démarches à suivre, ainsi que les conséquences pour l’employé. Informez-vous pour faire valoir vos droits et choisir la meilleure solution pour votre couverture santé.

À présent, toutes les entreprises françaises doivent instaurer une mutuelle collective. Cette couverture santé bénéficie aux employés et à leurs proches. La moitié des cotisations relatives à ce type de contrat est prise en charge par l’employeur. Seuls ces 50% sont déductibles des charges patronales et offrent des avantages fiscaux. Il est essentiel de respecter la loi ANI lors de la sélection des garanties. Il s’agit donc d’une assurance collective responsable.

Comparée à une mutuelle individuelle, la mutuelle collective est souvent moins coûteuse car elle propose des tarifs réduits pour l’ensemble du personnel. Cette adhésion présente de nombreux avantages pour les employés et les employeurs. Parmi ceux-ci, on peut citer :

  • L’employeur finance au moins la moitié de la cotisation pour chaque assuré
  • Le conjoint, les enfants, et même le concubin ou la personne vivant sous le même toit peuvent bénéficier de la mutuelle collective, selon les termes du contrat
  • Après le départ d’un salarié, la portabilité de la mutuelle est de 12 mois, permettant ainsi de continuer à bénéficier des remboursements de frais de santé pendant cette période
  • Pour l’entreprise : les contributions de l’employeur sont déductibles du bénéfice imposable

Actuellement, les entreprises doivent obligatoirement mettre en place une mutuelle collective pour leurs salariés. Pour que les cotisations soient déductibles des charges patronales, il est nécessaire de suivre certaines normes pour créer un contrat responsable. Comment cela fonctionne-t-il ?

Couverture d’au moins 30% des frais médicaux

Dans le cadre d’un contrat responsable, l’employeur doit couvrir au moins 30% des frais de santé, en complément des 70% pris en charge par la Sécurité sociale. Cela signifie qu’il doit prendre en charge le ticket modérateur laissé par la Sécurité sociale sur la base du tarif conventionné.

Prise en charge des frais d’hospitalisation

Un contrat responsable doit aussi couvrir les frais d’hospitalisation à hauteur de 20 euros par jour, quelle que soit la durée du séjour hospitalier.

Couverture des frais optiques

Un contrat responsable inclut également la prise en charge des soins optiques, y compris l’achat de dispositifs médicaux. Les remboursements commencent à 100 euros pour les verres simples et à 150 euros pour les verres multifocaux. Cette couverture s’étend également aux frais de renouvellement des lunettes.

Prise en charge des frais dentaires

Un contrat responsable peut couvrir jusqu’à 150% des frais dentaires. Cela inclut les consultations chez le dentiste ainsi que l’achat de dispositifs médicaux tels que les prothèses. Cette prise en charge devrait vous permettre de ne pas payer de facture lors de vos soins dentaires, bien que les tarifs des cabinets dentaires tendent à augmenter.

Mais que faire si vous n’êtes pas d’accord avec l’adhésion à cette mutuelle collective ?

Certains employés choisissent de ne pas adhérer à la mutuelle collective car les garanties offertes ne répondent pas à leurs attentes. Cela peut se comprendre, car le contrat vise à couvrir les besoins généraux du personnel, et non les besoins spécifiques de chaque salarié. Ainsi, la couverture de la mutuelle d’entreprise peut sembler insuffisante comparée à une assurance individuelle.

Une autre raison pour refuser la mutuelle collective est la préoccupation concernant le remboursement. Par exemple, une personne ayant besoin de renouveler fréquemment ses lunettes peut craindre que les remboursements soient insuffisants.

Dans quelles situations peut-on refuser d’adhérer à la mutuelle collective ?
Il faut d’abord que le salarié fasse une demande de dispense à son employeur. Cette demande, souvent sous forme de lettre, sert de protection pour l’entreprise en cas de contrôle. Voici cinq situations où le salarié peut refuser la mutuelle d’entreprise :

  • Si vous avez déjà une autre complémentaire santé : vous pouvez être dispensé si vous bénéficiez de la Complémentaire Santé Solidaire (CSS). Vous pouvez refuser l’adhésion lors de l’embauche ou de la mise en place de la mutuelle collective. Si vous avez une assurance individuelle, la dispense est possible jusqu’à l’échéance du contrat individuel. La renonciation est aussi possible si vous avez déjà une couverture collective en tant qu’ayant droit, comme un contrat Madelin, la CAMIEG, une mutuelle territoriale, le régime local d’Alsace-Moselle ou tout autre régime collectif obligatoire.
  • Si vous êtes en CDD ou en mission. En période d’essai, vous n’êtes pas obligé d’adhérer. Pour un CDD de 3 à 12 mois, vous pouvez refuser si l’acte juridique de l’entreprise le permet. Pour un contrat de plus d’un an, vous devrez justifier d’une autre complémentaire en demandant la dispense.
  • Si vous travaillez à temps partiel, c’est-à-dire moins de 35 heures par semaine, vous pouvez demander une dispense par écrit sous certaines conditions. La première condition est que la non-obligation soit prévue dans l’acte juridique de l’entreprise. La deuxième condition est que votre cotisation représente au moins 10% de votre salaire.
  • Si vous êtes apprenti, bien que vous soyez salarié, vous pouvez être dispensé si votre cotisation représente au moins 10% de votre salaire ou si vous justifiez déjà d’une mutuelle individuelle.
  • Si vous avez plusieurs employeurs ou contrats, vous pouvez refuser certaines mutuelles pour éviter une double couverture. Votre choix doit se porter sur un seul contrat.
  • Si vous êtes déjà en poste lors de la mise en place de la mutuelle, vous pouvez demander une dispense par écrit si la mise en place est faite par décision unilatérale de l’employeur avec contribution financière du salarié, et si cette possibilité est mentionnée dans l’acte juridique de prévoyance de l’entreprise.

Il est important de rappeler que la mise en place d’un contrat de mutuelle se fait dans les 6 mois suivant la signature. Les proches du salarié, comme le conjoint et les enfants, peuvent bénéficier de la mutuelle collective. Toutefois, la couverture des ayants droit n’est pas obligatoire. Leur adhésion se fait souvent à l’initiative de l’employeur, et le salarié peut choisir d’inclure ou non ses proches. Certains contrats de mutuelle collective peuvent ne pas accepter l’adhésion des conjoints ou des enfants. Il est recommandé de se renseigner auprès d’un responsable de l’entreprise ou de la mutuelle pour obtenir des informations précises.

En somme, il est possible de refuser la mutuelle collective sous certaines conditions. Cependant, il est bon de rappeler que, pour une contribution égale, la mutuelle d’entreprise offre souvent de meilleures garanties que les complémentaires santé individuelles.

Voici un exemple de formulaire pour refuser l’adhésion à une mutuelle d’entreprise obligatoire : téléchargez ce Formulaire de demande de dispense de mutuelle obligatoire.pdf

Depuis la mise en œuvre de la loi ANI de 2016, les obligations de l’employeur concernant la mutuelle collective se sont renforcées. L’employeur doit mettre en place une mutuelle d’entreprise pour tous les salariés, bien que l’employeur lui-même ne soit pas inclus dans le contrat. Certains salariés peuvent être dispensés, à condition de fournir des justificatifs appropriés.

L’employeur doit également respecter la convention collective ou l’accord de branche, tout en ayant la liberté de choisir la compagnie d’assurance, à condition d’offrir des garanties supérieures. Parfois, le choix du contrat de mutuelle nécessite la consultation des salariés ou de leurs représentants. Quoi qu’il en soit, le contrat doit respecter les garanties minimales légales.

L’employeur est tenu de financer au moins 50% des cotisations des salariés. Il doit également informer les employés que la part des cotisations prise en charge doit être déclarée dans leurs revenus annuels.

Si des recommandations sont faites concernant les contrats des branches d’activité présentes dans l’entreprise, l’employeur ne doit pas choisir une formule avec un niveau de couverture inférieur à celui recommandé. Il est donc préférable de choisir des garanties offrant un haut niveau de solidarité. Il est important de noter que les employeurs particuliers ne sont pas concernés par la loi ANI de 2016.