L’incontinence des personnes âgées : explications et solutions
- Qu’est-ce que l’incontinence ?
- Les degrés et les types de l’incontinence
- L’incontinence des personnes âgées : pourquoi ?
- Les causes de l’incontinence chez les personnes âgées
- Comment diagnostiquer cette maladie et quel est le traitement envisagé ?
- Les préventions contre l’incontinence
- Qu’en est-il des remboursements des protections pour incontinence ?
- Le remboursement des frais de protections urinaires soumis à certaines conditions
Plus de 3 millions de Français sont sujets à des troubles d’émission involontaire d’urine ou de matières fécales. La majorité de ces individus sont des personnes âgées. Selon les chiffres, presque un tiers des personnes de plus de 70 ans fait face à ce dysfonctionnement. L’incontinence conduit généralement à l’isolement social ou à la dépression de la personne, car c’est un sujet difficile à évoquer ou à confier à une tierce personne. Les patients atteints de cette maladie la voient parfois comme un trouble inévitable avec l’âge. Cependant, il existe des solutions efficaces pour pallier aux inconvénients de l’incontinence. Le point sur les causes et le traitement pour mieux gérer ce problème au quotidien.
Qu’est-ce que l’incontinence ?
L’incontinence peut toucher n’importe qui, quel que soit son âge. Cependant, ce phénomène reste tabou jusqu’à ce jour. L’incontinence se présente sous forme de fuites urinaires et parfois fécales. Il s’agit d’une perte involontaire des urines par l’urètre. Selon les professionnels de santé et les chercheurs, l’incontinence est généralement due à un dysfonctionnement musculaire, tel qu’une lésion du sphincter ou d’autres muscles du périnée, ainsi qu’à des anomalies neurologiques. D’autres recherches soulignent également l’existence de l’incontinence urinaire d’effort, causée par le relâchement des muscles entourant la vessie ou les muscles du périnée.
Les degrés et les types de l’incontinence
La fuite urinaire est plus fréquente que l’émission involontaire des matières fécales. La fréquence de l’incontinence urinaire ou fécale non contrôlée varie en fonction de sa gravité. Certains individus âgés utilisent une à deux protections par jour, ce qui correspond à une incontinence mineure. D’autres ont besoin de 3 ou 4 protections toutes les 24 heures, ce qui indique un stade modéré de la maladie. Enfin, l’incontinence est considérée comme sévère lorsque le sujet âgé doit changer de protections plus de 5 fois par jour.
L’évaluation de l’incontinence peut également se faire en mesurant le volume des urines. Une incontinence moyenne correspond à environ 1400 ml/m3. On distingue différents types d’incontinence, tels que :
- l’incontinence par impériosité,
- l’incontinence à l’effort,
- l’incontinence par regorgement,
- l’incontinence fonctionnelle.
L’incontinence des personnes âgées : pourquoi ?
L’incontinence est un problème courant chez les personnes âgées, et son degré varie en fonction de l’âge. Plusieurs facteurs peuvent contribuer à l’incontinence chez les personnes âgées.
Le déclin physique et mental
Le déclin cognitif lié à l’âge peut entraîner des fuites urinaires. Un système nerveux en bonne santé est nécessaire pour maintenir le contrôle de la vessie. Malheureusement, le fonctionnement du système nerveux se détériore avec l’âge, ce qui peut entraîner une incontinence.
Un périnée affaibli
Le périnée, le muscle responsable du maintien de la continence, peut se relâcher avec l’âge. Chez les femmes, les accouchements et les changements hormonaux associés à la ménopause peuvent affaiblir le périnée et causer des fuites urinaires.
Un problème de prostate
Chez les hommes, l’incontinence peut être liée à des problèmes de prostate qui affectent la vidange de la vessie.
Les causes de l’incontinence chez les personnes âgées
La principale cause de l’incontinence chez les personnes âgées est le vieillissement des organes, ce qui entraîne une diminution des muscles de la vessie et des sphincters. Le relâchement du sphincter, l’étirement de la vessie, les troubles démentiels tels que la maladie d’Alzheimer, les handicaps moteurs et les troubles du métabolisme peuvent également contribuer à l’incontinence chez les personnes âgées. Certains médicaments, certaines maladies affectant le cerveau (comme la sclérose en plaques) et certaines maladies vasculaires cérébrales peuvent également provoquer des fuites urinaires.
Comment diagnostiquer cette maladie et quel est le traitement envisagé ?
Pour diagnostiquer l’incontinence urinaire, il est important de consulter un professionnel de santé, tel qu’un médecin généraliste ou un spécialiste en urologie. Voici les étapes générales du processus de diagnostic :
Évaluation médicale :
Le médecin commencera par prendre en compte vos antécédents médicaux complets, y compris vos symptômes, leur fréquence et leur gravité. Vous devrez également fournir des informations sur vos habitudes mictionnelles, votre régime alimentaire, vos médicaments et tout autre facteur pertinent.
Examen physique :
Le médecin procédera à un examen physique pour identifier toute anomalie physique ou condition sous-jacente pouvant contribuer à l’incontinence.
Journal mictionnel :
Vous pouvez être invité à tenir un journal mictionnel dans lequel vous enregistrez vos habitudes de miction, y compris les heures de miction, les quantités d’urine produites et les épisodes d’incontinence. Cela peut aider à déterminer les schémas et les facteurs déclenchants potentiels.
Examens complémentaires :
Selon les résultats de l’évaluation initiale, votre médecin peut vous prescrire des tests supplémentaires, tels que des analyses d’urine, des échographies, des tests de pression urétrale ou d’autres examens spécialisés pour évaluer le fonctionnement de votre système urinaire.
Une fois que le diagnostic d’incontinence urinaire a été confirmé, le traitement dépendra du type et de la cause sous-jacente de l’incontinence. Voici quelques approches courantes de traitement :
Traitements conservateurs :
Il peut s’agir de mesures comportementales, telles que des exercices de renforcement des muscles pelviens (exercices de Kegel), des modifications du régime alimentaire et des habitudes de consommation de liquides, la gestion du poids, l’évitement des irritants de la vessie, et l’adoption de techniques de rétention urinaire.
Médicaments :
Dans certains cas, des médicaments peuvent être prescrits pour traiter l’incontinence, tels que des médicaments anticholinergiques ou des agonistes des récepteurs bêta-3-adrénergiques.
Thérapies physiques :
Des thérapies spécifiques, comme la stimulation électrique, la biofeedback et l’entraînement à la vessie, peuvent être recommandées pour renforcer les muscles pelviens et améliorer le contrôle urinaire.
Traitements chirurgicaux :
Dans les cas plus graves ou lorsque d’autres traitements n’ont pas été efficaces, une intervention chirurgicale peut être envisagée pour réparer ou renforcer les structures impliquées dans le contrôle de la vessie.
Il est important de discuter avec un professionnel de santé pour obtenir un diagnostic précis et élaborer un plan de traitement approprié en fonction de votre situation individuelle.
Les préventions contre l’incontinence
Il existe des mesures préventives qui peuvent aider à réduire le risque et à gérer cette condition. Voici quelques préventions recommandées contre l’incontinence chez les seniors :
Maintenir un mode de vie sain :
Une alimentation équilibrée et une hydratation adéquate sont essentielles pour maintenir la santé de la vessie. Évitez les aliments irritants tels que les épices, la caféine, l’alcool et les aliments acides qui peuvent irriter la vessie et augmenter les envies d’uriner.
Maintenir un poids santé :
L’excès de poids peut exercer une pression supplémentaire sur la vessie et les muscles pelviens. Maintenir un poids santé peut réduire le risque d’incontinence urinaire.
Renforcer les muscles du plancher pelvien :
Les exercices de Kegel, qui consistent à contracter et à relâcher les muscles du plancher pelvien, peuvent aider à renforcer les muscles qui soutiennent la vessie. Des muscles pelviens forts peuvent réduire le risque d’incontinence.
Éviter la constipation :
La constipation chronique peut exercer une pression sur la vessie et les muscles pelviens, ce qui peut augmenter le risque d’incontinence urinaire. Maintenir une alimentation riche en fibres, boire suffisamment d’eau et faire de l’exercice régulièrement peut aider à prévenir la constipation.
Limiter la consommation de liquides avant le coucher :
Réduire la consommation de liquides quelques heures avant de se coucher peut réduire le besoin d’uriner pendant la nuit et aider à prévenir les fuites urinaires nocturnes.
Faire des pauses régulières pour uriner :
Essayer d’uriner régulièrement, même si vous n’avez pas nécessairement envie, peut aider à prévenir les envies soudaines et l’incontinence.
Éviter le tabagisme :
Le tabagisme peut irriter la vessie et augmenter le risque d’incontinence urinaire. Arrêter de fumer peut améliorer la santé de la vessie et réduire le risque de problèmes urinaires.
Il est important de noter que si ces mesures préventives peuvent être utiles pour réduire le risque d’incontinence, elles ne sont pas une garantie absolue. Si vous ou un proche rencontrez des problèmes d’incontinence, il est recommandé de consulter un professionnel de la santé qui pourra évaluer la situation, établir un plan de traitement approprié et fournir des conseils personnalisés.
Qu’en est-il des remboursements des protections pour incontinence ?
En général, les protections urinaires pour l’incontinence ne sont pas prises en charge par le régime obligatoire d’assurance santé. Cependant, dans certains cas, la Sécurité Sociale peut accorder un remboursement si la protection urinaire fait l’objet d’une aide exceptionnelle ou si elle est prise en compte dans le cadre de prestations liées à la dépendance ou au handicap. Il est recommandé de vérifier auprès de sa mutuelle santé si elle propose un remboursement des protections urinaires, car certaines mutuelles commencent à prendre en charge une partie des dépenses liées à l’incontinence.
Le remboursement des frais de protections urinaires soumis à certaines conditions
Dernièrement, le ministère de la santé ordonne les CPAM ou Caisses Primaires d’Assurance Maladie à prendre en charge une partie des dépenses en protections urinaires au même titre que d’autres dépenses non remboursables liées à des maladies chroniques. Les intéressés peuvent également bénéficier de remboursement des protections urinaires via des aides sociales destinées aux personnes âgées en dépendance confirmée et aux personnes en situation de handicap, du genre APA ou PCH, ou Allocation Personnalisée pour l’Autonomie et la Prestation de Compensation du Handicap.
Si les intéressés sont résidents dans un établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes ou EHPAD, les coûts des protections urinaires sont incorporés dans les factures mensuelles. À noter que quelques mutuelles Santé commencent à prendre en charge une partie des dépenses liées à l’incontinence. Lors de la souscription d’une mutuelle santé senior, il est important de poser la question sur le remboursement des protections urinaires absorbantes, surtout que l’adhérent est concerné par l’incontinence.