Principe du dispositif du tiers payant et médicaments génériques

Le système de santé en France est conçu pour faciliter l’accès aux soins, et le tiers payant est un dispositif clé qui permet aux patients de ne pas avancer de frais lors de l’achat de médicaments ou de consultations médicales. Couplé à l’usage des médicaments génériques, ce système vise à rendre les traitements plus abordables tout en maintenant une qualité de soin équivalente aux médicaments de marque. Cependant, malgré ses avantages, la combinaison du tiers payant et des génériques suscite des questions et des réticences chez certains patients.

Le tiers payant est un dispositif qui permet aux assurés sociaux de ne pas avancer la part des frais prise en charge par l’Assurance maladie lors de l’achat de médicaments ou de consultations médicales. Le principe est simple : en présentant leur carte Vitale, les patients bénéficient directement du remboursement par l’Assurance maladie et n’ont plus à payer de leur poche la partie couverte.

Cependant, ce mécanisme est souvent associé à l’acceptation des médicaments génériques lorsque ceux-ci sont disponibles. En effet, le dispositif « tiers payant contre générique » impose aux patients d’accepter la substitution par un générique sous peine de perdre le bénéfice du tiers payant. Cela signifie que si un patient refuse un générique et préfère un médicament de marque, il devra avancer les frais, puis être remboursé à un tarif réduit.

Les médicaments génériques sont des copies de médicaments de marque dont le brevet est tombé dans le domaine public. Ils contiennent les mêmes principes actifs, mais leur coût est généralement inférieur d’environ 30 %​. Leur production et leur commercialisation sont rigoureusement contrôlées pour garantir qu’ils offrent les mêmes effets thérapeutiques que les médicaments d’origine.

Le développement des génériques a permis à l’Assurance maladie de réaliser des économies importantes, tout en maintenant un accès équitable aux soins pour les patients. En effet, les économies générées par l’usage des génériques permettent de financer d’autres traitements plus coûteux et innovants pour des pathologies graves, comme le cancer.

Refus du médicament générique : conséquences et impact sur le tiers payant

En pharmacie, si un patient refuse un médicament générique sans motif médical valable, il peut se voir refuser le tiers payant. Cela signifie que le patient devra avancer les frais et demander le remboursement plus tard. Le remboursement par la mutuelle dépend alors de la conformité aux règles de substitution, et le patient pourrait recevoir un remboursement partiel basé sur le prix du médicament générique.

Choisir un médicament de marque : quelles implications ?

Lorsque vous choisissez un médicament de marque au lieu d’un générique, l’Assurance Maladie ne rembourse que sur la base du prix du générique, le plus cher dans la classe thérapeutique équivalente. Cela signifie que la différence de coût entre le médicament de marque et le générique doit être couverte par le patient, même s’il possède une mutuelle santé.

L’importance des médicaments génériques dans le système de santé

Les médicaments génériques ont la même efficacité thérapeutique que leurs équivalents de marque et représentent un levier important pour maîtriser les dépenses de santé en France. Avec l’adoption croissante des génériques, les patients bénéficient de soins de qualité à moindre coût, tout en contribuant à la viabilité du système de santé national.

La mention “non substituable” ne peut plus être utilisée librement par les médecins. Il existe désormais trois scénarios spécifiques dans lesquels un médecin peut refuser de substituer un médicament princeps par un générique :

Marge Thérapeutique Étroite (MTE) :

Pour certains médicaments, la différence de dosage ou de concentration peut avoir un impact majeur sur l’efficacité thérapeutique. Ces médicaments nécessitent une gestion précise de la dose.

Enfants de Moins de 6 Ans (EFG) :

Si le médicament générique ne présente pas une forme pharmaceutique adaptée pour les enfants de moins de 6 ans, le médecin peut prescrire un médicament de marque.

Contre-Indication Formelle (CIF) :

Si le patient présente une contre-indication avérée à l’un des excipients du médicament générique, le médecin peut justifier l’utilisation d’un médicament princeps.

Depuis l’introduction des nouvelles réglementations, les médecins ne sont plus tenus d’écrire manuellement la mention « non substituable » sur les ordonnances. Ce libellé peut désormais être généré automatiquement par le système informatique du médecin, à condition que des raisons médicales spécifiques soient clairement justifiées. Les codes spécifiques MTE, EFG, et CIF doivent être utilisés pour garantir la validité de la non-substitution.

À partir de janvier 2020, de nouvelles règles ont été mises en place pour réguler l’utilisation des médicaments génériques. Ces règles ont été mises à jour en 2024 pour offrir une plus grande flexibilité aux pharmaciens tout en garantissant que la substitution reste bénéfique pour le patient. Désormais, un médecin peut seulement indiquer “non substituable” dans des situations médicales bien précises.

En 2024, les règles concernant le remboursement des médicaments en France reposent principalement sur deux dispositifs : le tarif forfaitaire de responsabilité (TFR) et le « tiers payant contre générique ». Le TFR fixe un tarif de remboursement unique pour les médicaments d’origine et leurs équivalents génériques. Si un patient refuse le générique, il devra payer la différence de prix et sera remboursé sur la base du tarif du générique.

Cependant, il existe quelques exceptions à ces règles. Par exemple, certains médicaments sont classés comme « non substituables » en raison de leur marge thérapeutique étroite ou de leur formulation spécifique. Dans ces cas, le tiers payant peut encore s’appliquer même si le patient choisit un médicament de marque.

Le principal avantage de ce système est qu’il permet aux patients de bénéficier de médicaments à moindre coût, tout en évitant d’avancer des frais. En acceptant un générique, le patient est pris en charge directement par l’Assurance maladie et, dans de nombreux cas, par sa mutuelle, s’il dispose d’une complémentaire santé responsable. Cela signifie qu’il ne reste généralement aucun frais à payer. De plus, l’usage des médicaments génériques contribue à la maîtrise des dépenses de santé publiques, ce qui permet de réinvestir dans des traitements innovants et coûteux​.

Malgré les nombreux avantages, certains patients se montrent réticents à accepter des médicaments génériques. Ces réticences sont souvent dues à une perception erronée de la qualité des génériques, certains patients pensant qu’ils sont moins efficaces que les médicaments de marque​. Pourtant, les génériques sont soumis aux mêmes normes de qualité et d’efficacité que les originaux, ce qui garantit leur fiabilité.

De plus, dans certaines situations, les patients se voient dans l’obligation d’avancer les frais s’ils refusent la substitution par un générique, ce qui peut représenter un frein pour certains, notamment les plus âgés ou les personnes atteintes de maladies chroniques.

En 2024, les autorités de santé en France continuent d’encourager l’utilisation des médicaments génériques. L’objectif est de porter le taux de substitution à plus de 80 % pour certaines classes thérapeutiques comme les biosimilaires, qui sont des médicaments biologiques équivalents.

D’autres mesures sont également en cours de discussion pour favoriser l’acceptation des génériques par les patients, notamment des campagnes d’information et de sensibilisation sur l’efficacité des génériques. De plus, des négociations sont en cours pour élargir l’application du tiers payant à d’autres types de traitements, notamment dans le cadre des affections de longue durée (ALD)​.

Le tiers payant et les médicaments génériques représentent une combinaison gagnante pour le système de santé français, en permettant aux patients d’accéder à des soins de qualité tout en maîtrisant les coûts. Cependant, pour que ce système fonctionne pleinement, il est essentiel que les patients soient bien informés des avantages des génériques et des implications financières de leur refus.

En 2024, les perspectives d’amélioration du taux d’acceptation des génériques et d’extension du tiers payant sont prometteuses, notamment grâce à une meilleure information des patients et à des incitations financières plus attractives. Ces efforts contribuent à garantir un accès équitable aux soins tout en pérennisant la viabilité financière de l’Assurance maladie.